Compte rendu des réunions du 14 mai 2013 : visites du Domaine de Chantilly et du Centre Médical et Pédagogique Jacques Arnaud de Bouffémont (CMPJA)

Publié le par Les documentalistes du bassin de Sarcelles-Gonesse

Matin : Visite au Domaine de Chantilly

C’est à l’entrée du château de Chantilly que nous avons été accueillis par Félicie Contenot, chargée de l’action éducative. Celle-ci nous a tout d’abord relaté l’histoire du château construit par les princes au fil des siècles depuis le moyen-âge, puis nous a brièvement présenté le reste du domaine : « Les Grandes Ecuries » (aujourd’hui Musée Vivant

du Cheval ) et le parc avec son un jardin dessiné par André Le Nôtre.

Le duc d’Aumale (1822-1897) est le dernier prince du Domaine de Chantilly ; grand collectionneur, bibliophile, il n’a de cesse, toute sa vie, de faire restaurer le château pour y installer ses collections. A sa mort il lègue le Domaine à l’Institut de France dont il est membre, à condition que le musée Condé (le château) soit ouvert au public, que  sa présentation soit préservée et que les collections ne soient pas prêtées. Depuis 2005, la gestion du Domaine est confiée pour une durée de 20 ans, à une Fondation (Fondation pour la sauvegarde et le développement du domaine de Chantilly) chargée d’entretenir et de faire découvrir ce riche patrimoine.

La suite de la visite s’est ensuite déroulée à l’intérieur du musée.

Nous sommes conduits dans « La galerie de Peinture » où se trouve une partie de la collection de peintures anciennes (avant 1850) du duc d’Aumale ; l’accrochage est typique de la muséographie du 19ème siècle (éclairage zénithal, œuvres présentées en fonction de leur format, sans logique chronologique).

C’est ici que Félicie Contenot nous présente l’offre éducative proposée sur le site : animations et activités pédagogiques pour les collégiens et lycéens autour de nombreuses thématiques (mythologie, alimentation, Renaissance et Humanisme, le cheval et l’homme, …), prêt gratuit de panneaux d’exposition (sur le thème de l’Orient, de la parité homme/femme, …), conférences gratuites à destination des enseignants autour de l’histoire des arts, … Des rencontres sont aussi organisées en début d’année scolaire pour présenter les nouveaux thèmes de visite et les ateliers aux professeurs, à la fois sur le site de Chantilly mais aussi à Paris, lors du forum de la visite scolaire, à la Cité des Sciences et de l’Industrie. La brochure concernant l’offre éducative est aussi disponible en ligne http://www.domainedechantilly.com/sites/default/files/Brochure%20scolaire%202012-2013_1.pdf

Léa Ferrez-Lenhard (conservatrice adjointe) et Florent Picouleau (responsable des archives et de la salle de lecture) nous font ensuite découvrir la bibliothèque et les archives du château où sont conservées les riches collections d’ouvrages et de documents écrits, réunies au cours des siècles par les seigneurs de Chantilly, ainsi que celles acquises par le duc d’Aumale au XIXe siècle.

Le cabinet des livres contient 19 000 volumes (17 500 imprimés dont 700 incunables, 1500 manuscrits dont 500 enluminés). Il a été conçu à l’époque du duc d’Aumale pour y recevoir son inestimable collection de livres. La bibliothèque est représentative de celles conçues dans la deuxième moitié du 19ème siècle : la structure est en métal, sur deux niveaux ; le rangement des livres n’obéit pas vraiment à un classement intellectuel, les ouvrages étant plutôt regroupés par format et époque/type de reliure. Les vitrines placées au centre de la salle servent aux expositions temporaires (actuellement, « la littérature facétieuse au 16ème siècle »). A noter que la bibliothèque conserve le fameux manuscrit « Très Riches Heures du duc de Berry ».

La bibliothèque du théâtre, construite pour le duc d’Aumale, a été aménagée sur l’emplacement de l’ancien théâtre privé, édifié au début du XIXe siècle pour la famille de Bourbon-Condé. Comme pour le cabinet des livres, la bibliothèque a une structure métallique à deux niveaux de galerie. Le fonds est constitué d’environ 27 000 volumes essentiellement du 19ème siècle. Le meuble central contient une importante collection de dessins et d’études.

La salle de lecture a été aménagée en 1898 : très petite (10 places), elle est réservée aux chercheurs et n’est pas ouverte au public. Nous avons donc eu beaucoup de chance de pouvoir y pénétrer.

Notre guide nous mène ensuite dans les cabinets des plans et des lettres (également fermés au public) où sont conservées des archives privées datant du 11ème siècle jusqu’à aujourd’hui (chartes, plans, titres, …). Le cabinet des lettres rassemble les correspondances reçues par les seigneurs de Chantilly, des membres de leur famille et de leur entourage, ainsi que des correspondances acquises par le duc d’Aumale (au total environ 80000 lettres).

http://www.bibliotheque-conde.fr/accueil.htm

Du retard a été pris au cours de la visite ; nous n’avons que très peu de temps pour regarder l’exposition consacrée à  André Le Nôtre à l’occasion du 400ème anniversaire de sa naissance dans la salle du Jeu de Paume (fin de l’exposition le 7 juillet 2013).

 

 

Après- midi : visite du Centre Médical et Pédagogique Jacques Arnaud de Bouffémont (CMPJA)

 

Notre collègue Michèle Oger, professeur documentaliste nous accueille dans ce centre où elle travaille depuis 2 ans. La plupart d’entre nous ignorions l’existence  de ce lieu de soin -études - insertion bien qu’il soit situé dans le bassin de Sarcelles.

 

Michèle Oger nous réunit dans l’ancienne bibliothèque du bâtiment appelé « le palais scolaire » construit à la fin des années 1920. Dès notre entrée nous avons pu admirer l’architecture art déco du lieu et regretter que la bibliothèque, bien que remplie de livres, ne serve plus que de lieu de réunion pour les personnels médicaux et/ou autres.

 

Notre hôte nous diffuse le diaporama très documenté qu’elle a préparé pour nous présenter l’histoire originale de ce CMP.

En 1924, le docteur Pichon, qui deviendra également maire de Bouffémont, fonde le « Collège féminin de Bouffémont » pour y accueillir dans un cadre agréable, sain et très confortable, des jeunes filles de la haute bourgeoisie parisienne et internationale. Elles y reçoivent un enseignement élitiste et moderne :   une solide formation intellectuelle classique complétée par des activités artistiques, sportives et de loisir.

Après la seconde guerre mondiale, l’établissement privé pour jeunes filles ferme définitivement.

C’est en 1950 qu’il est rouvert par la  «  Fondation Santé des Etudiants de France » (FSEF), organisme créé en 1923 par l’Union Nationale des Etudiants de France - UNEF, afin d’y accueillir des étudiants souffrant de la tuberculose. Dirigé par le Dr Joussaume, l’ancien collège devient alors le « Sanatorium Universitaire Jacques Arnaud », baptisé ainsi en mémoire du Docteur Jacques Arnaud, médecin directeur du sanatorium du Mont Blanc Plateau d’Assy, exécuté en 1944 par la Gestapo pour avoir refusé de communiquer l’identité de ses malades.

Avec l’arrivée des antibiotiques, les cas de tuberculoses deviennent moins nombreux. Peu à peu la FSEF oriente ses centres vers la prise en charge d’autres patients. A Bouffémont, un service de psychiatrie et de rééducation fonctionnelle en direction des personnes polytraumatisées est ouvert en 1971. Le centre n’est plus un Sanatorium Universitaire mais un Centre de Cure et Réadaptation.

En 1992, l’établissement prend le nom de «Centre médical et pédagogique Jacques Arnaud». Le CMPJA est l'un des 13 établissements de la Fondation Santé des Etudiants de France, fondation reconnue d’utilité publique et participant au Service Public Hospitalier.

L'originalité de son fonctionnement repose sur une prise en charge "Soins/Etudes/Insertion" des patients et/ou stagiaires qui y sont admis.

L’éducation nationale affecte des enseignants dans chacun des établissements de la Fondation.

Au CMPJA, l’équipe pédagogique se compose d’une vingtaine d’enseignants (dont un professeur du 1er degré et une documentaliste), de deux assistantes d’éducation et d’une secrétaire. La directrice des études est la proviseure adjointe du lycée Georges Sand de Domont puisque le CMPJA est une « annexe pédagogique» de cet établissement. L’éducation nationale marque ainsi sa volonté de prendre en charge ces patients-élèves au même titre que tous les autres élèves.

Entre cinquante et soixante élèves sont accueillis dans l’unité de soins études. Dans le cadre de leur hospitalisation, ils suivent une scolarité adaptée à leur pathologie (maladie psychiatrique, neurologique, …). Les cours proposés vont de la 5ème à la 2nde GT (ou deux premières années de Bac Pro Gestion administration) ; ils ont lieu en très petits groupes, voire au chevet du malade quand cela le nécessite.

La prise en charge pédagogique est conçue comme un élément du soin : on parle alors « d’alliance thérapeutique ». Le travail en commun des l’équipes éducatives et médicales est très important. À la sortie du centre, l’équipe pédagogique accompagne chaque adolescent dans la recherche de l’orientation scolaire ou professionnelle la mieux adaptée à sa situation.

Le CMPJA est composé également d’un Centre de Reclassement Professionnel (propose des stages de formations professionnelles de 24 mois pour personnes handicapées dans le domaine tertiaire, chimique et biochimique et électronique) et d’un Pôle Insertion Professionnelle pour permettre aux patients hospitalisés, aux stagiaires en reclassement professionnel, aux élèves scolarisés jusqu’en terminale d’effectuer des recherches concernant leur orientation professionnelle,  les stages en alternance, …

 

 Le CDI où travaille Michèle Oger est situé dans un bâtiment récent. Des projets sont envisagés pour permettre son agrandissement. Situé au premier étage, près des salles de classe, il accueille aussi bien les patients-élèves, que les stagiaires en formation, ou le personnel de la structure. La politique d’acquisition doit donc être éclectique et large ; l'offre en périodique est importante.

Le CDI reçoit une partie de la taxe professionnelle pour son budget. La somme perçue est variable selon les années (environ 1000 euros pour 2012-2013).

Le travail pédagogique avec les élèves s'effectue de manière très individualisée, selon les besoins de chacun. Des moments plus collectifs comme le « Thé littéraire » ou le « Thé philo » sont proposés chaque semaine par la documentaliste.

 

Un très grand merci à Michèle Oger pour la grande qualité de son accueil.

http://www.ville-bouffemont.fr/Decouvrir-la-ville/Histoire/Du-College-feminin-au-Centre-medical-et-pedagogique-Jacques-Arnaud-1924-a-nos-jours

http://www.fsef.net/delia-CMS/etablissements/topic_id-44/bouffemont-95-centre-medical-et-pedagogique-jacques-arnaud.html

Publié dans Réunions de bassin

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